Cet article de "L'illustrierte Geschichte des Weltkrieges"a été traduit de l'allemand. Son point de vue est donc subjectif.
Général Joffre
Le chef d'état-major français, le général Joffre, est âgé de soixante-deux ans. Il débute sa carrière militaire en s'engageant volontairement dans l'armée française pendant la guerre de 1870/1871, obtient rapidement le grade de lieutenant et commande déjà une batterie lors du siège de Paris. Il fut ensuite affecté à l'Armée coloniale africaine où, lorsque la force de frappe du colonel Pannier fut détruite par les Touaregs, il dirigea avec distinction la colonne qui occupa Tombouctou, à la limite sud du Sahara. Il passa ensuite trois ans comme commandant d'Antananarivo, la capitale de Madagascar, et élargit l'organisation de la domination française sur cette île. De retour au pays, il est promu général de division. A ce titre, il est d'abord employé à l'état-major de la forteresse de Lille, puis comme commandant de la 6e division d'infanterie, puis du 2e corps d'armée à Amiens.
En 1910, il devint membre du Conseil Supérieur de la Guerre et fut nommé à ce titre chef d'état-major général, ce pour quoi ses excellents résultats dans les matières mathématiques le faisaient probablement paraître particulièrement qualifié. Néanmoins, le plan du coup de pied offensif français, qui fut sans aucun doute élaboré sous son influence et sa direction, contenait quelques erreurs de calcul fatales, car, comme nous l'avons appris à notre satisfaction dans les jours autour du 20 août, il a lamentablement échoué.
Nikolaï Nikolaïevitch
On ne sait rien de plus sur les caractéristiques militaires et les réalisations antérieures du général de l'armée russe, le grand-duc Nickolaï Noklaïevitch. Il est né le 6 novembre 1856, ce qui lui fait cinquante-huit ans ; son épouse est la princesse Petrowitch Riegosch du Monténégro. Les grands-pères du Grand-Duc et du Tsar actuel étaient frères. On dit du dirigeant russe qu’il était un puissant guerrier et qu’il était à l’avant-garde des efforts panslaves. En général, il est considéré comme le principal instigateur de la guerre, aux côtés des hommes d’État anglais avec leurs machinations hypocrites et néfastes.
Lord Horatio Kitchener
Lord Horatio Herbert Kitchener a été récemment nommé ministre de la Guerre au début de la guerre et chargé en même temps de la formation de l'armée de terre anglaise. Il a cinquante-cinq ans et est l'un des généraux anglais les plus célèbres, qui est en effet intervenu très énergiquement sur le plan militaire et organisationnel en Égypte ainsi qu'en Inde et en Afrique du Sud et a ainsi acquis de grands mérites pour lui-même et pour sa patrie. Ce que l'on sait probablement moins, c'est qu'en 1870, il servit comme volontaire dans les rangs de l'armée française contre l'Allemagne. Après le traité de paix de Francfort-sur-le-Main, il rejoignit le corps du génie anglais en tant que lieutenant et en 1882 comme major dans le service égyptien. Là, il y a amené les troupes égyptiennes en dix ans en 1897 et 18998 dans le cadre de la campagne contre le Mahdi, qu'il a vaincu au puits d'Omdurman. A cette époque, le gouvernement anglais, louant ses mérites, lui accorda la dignité de pair de Lord de Khartoum et d'Uspall. Un an plus tard, en tant que chef d'état-major anglais, il dirigea la deuxième phase de la guerre des Boers, au cours de laquelle les courageux hommes d'Ohm Paul furent finalement vaincus après des combats difficiles. Il est particulièrement reconnaissant à cette guerre d'avoir fait connaître son nom dans le monde entier et il a aujourd'hui la dignité de commandant de terrain. Les succès de l'armée anglaise envoyée outre-Manche en France il y a quelques semaines ne lui valent guère les mêmes remerciements de la part des fils d'Albion.
Général John Denton French
Le général anglais French débute sa carrière militaire dans la marine anglaise et rejoint par la suite la cavalerie. Il participa à l'expédition d'Egypte de 1884/85 avec son régiment, le 19e Hussards, puis fut pendant quelque temps commandant de la brigade de cavalerie à Aldershot. Son nom est devenu connu grâce à sa participation à la guerre des Boers, au cours de laquelle il a également dirigé la cavalerie. French aurait des connaissances stratégiques et tactiques importantes ; mais l'échec des dernières manœuvres anglaises, qu'il dirigea, et qui, on s'en souvient, durent être stoppées car une confusion assez embarrassante surgit au cours de celles-ci, ce qui place ces opérations militaires sous un jour un peu particulier. Dans tous les cas, il lui faudra d’abord prouver ses capacités, notamment envers les chefs militaires allemands. On ne lui confia le commandement de l'armée expéditionnaire envoyée en France que parce qu'il n'y avait pas de meilleur général en Angleterre.
Source : Illustrierte Geschichte des Weltkriegs 1914
Traduit de l'allemand par Cl. He.